Objets inanimés avez-vous donc une âme ?

Ce vers  d’Alphonse Lamartine nous interpelle sur la  relation que nous entretenons avec les  objets, qu’il s’agisse d’ objets outils, d’ objets fétiches, d’objets d’art, d’objets de culte ou encore d’objets imaginaires.

De même, cette exposition nous invite à réfléchir au statut existentiel des objets tels qu’ils nous apparaissent au quotidien mais aussi dans les œuvres d’art, qu’elles soient poétiques, picturales ou comme ici, modestement, photographiques.

Les objets naissent de notre regard et de notre imagination. C’est par notre pensée et par le rapport affectif que nous entretenons avec eux, que nous leur accordons, du plus banal au plus sophistiqué, une valeur, un attachement. Par leur truchement nous  accédons au monde symbolique, mais ils nous aident aussi à nous ancrer dans le réel d’une époque gagnée chaque jour un peu plus par le virtuel.

En effet, chaque objet porte en lui son histoire, l’histoire de sa fabrication de sa venue au monde, parfois une histoire sentimentale, d’une amitié, d’un amour, ou encore l’ histoire d’une époque, celle de nos défunts, l’histoire de croyances et des augures…

Quant à leur âme, ici comme ailleurs, la notion  reste très abstraite et personnelle. Si âme il y a , il s’agit bien de celle de leur observateur, comme le précise le poète:«une âme qui s’attache à notre âme et la force d’aimer».

Nous l’aurons compris notre rapport aux objets est constitutif de notre présence au monde. Si nous osons  prendre le temps de les interroger, de les contempler, les objets nous parlent. Ils nous parlent d’eux, de la société, de l’art et surtout de nous même, comme l’ont exprimé de nombreux poètes:

  « Il y a une armoire à peine luisante

qui a entendu les voix de mes grand-tantes
qui a entendu la voix de mon grand-père,
qui a entendu la voix de mon père.
À ces souvenirs l’armoire est fidèle.
On a tort de croire qu’elle ne sait que se taire,
car je cause avec elle.»…

(Extrait du poème « La salle à manger » Francis Jammes)

Tout au long de l’exposition prenez le temps de contempler tous ces objets qui ont bien voulu se laisser tirer le portrait par les photographes de PCC. N’hésitez pas à leur adresser la parole si leur cœur vous en dit, et ne soyez pas surpris qu’ils vous répondent de votre petite voix intérieure.